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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Lea NAGY


PONTBAN


barna hosszú kabátban.
pontban kilenc negyvenkor.
vársz a parkolóban,
mint mindig.
beszállok az autódba.
cigarettával kínálsz.
kezed remeg.
remegsz.
pontban kilenc ötvenkor.
elfogadom.
és elindulunk.

Lea NAGY

PILE


dans un long manteau brun.
à neuf heures quarante pile.
tu m’attends sur le parking,
comme toujours.
j’entre dans ta voiture.
tu m’offres une cigarette.
ta main tremble.
tu trembles.
à neuf heures cinquante pile.
j’accepte.
et on démarre.

Lea NAGY

EN PUNTO


En un largo abrigo moreno
a las nueve y cuarenta en punto
me esperas en el aparcamiento,
como siempre
me subo a tu coche
me regalas un cigarrillo
tu mano está temblando
estas temblando
a la nueve y cincuenta en punto
acepto.
y empezamos.

Lea NAGY

(Traduction et interprétation en français par Lea Kovács) / (Poemas traducidos por español por Maggy De Coster)



ŐRÜLTEK BOLONDOK


már nem kapunk levegőt
túl nagy a nyomás
mondom hogy még
csináld
gyorsabban hajts
kerüld ki
valami vákuum
légüres tér
már alig érezzük ujjaink végét
csak a zsibbadást ajkainkon
futunk mint az őrültek
mint a zsibbadó bolondok
a telefon őrült sípolása
mint egy fejhangon visongó gépfájdalom
távoli rezonálások a fülben
a vér íze
emlékek valami zongoráról és fülledt kabinról
a lepedőn lévő vér
hogy zuhanó falevelek között cirkálva
a szeratonin szintünk ugyanoda tart
hogy ami rajtad van
a bőrödet is beleértve az nem is apellál
pedig csak ezen át érzed ha tapintalak
hogy egyszerre van isten
és nincsen
hogy az ember már semmiképp sem állat
de mégis
hogy az állatok őrültek
és bolondok.

Lea NAGY

LES FURIEUX ET LES FOUS


nous n’avons plus d’air
la pression est trop grande
je te dis de le faire
encore
roule plus vite
dépasse-le
un vacuum
espace vide
à peine sentons-nous le bout de nos doigts
seul l’engourdissement sur nos lèvres
nous courons furieux
comme des fous engourdis
le sifflement furieux du téléphone
comme une douleur de machine hurlante
résonnements lointains dans l’oreille
le goût du sang
souvenirs d’un piano et d’une cabine suffocante
le sang sur les draps
qu’en circulant à travers les feuilles tombantes des arbres
notre niveau de sérotonine va dans la même direction
que ce qui est sur toi
y compris ta peau ne m’interpelle même pas
pourtant ce n’est qu’à travers cela que tu sens quand je te tâte
qu’en même temps dieu existe
et n’existe pas
que l’homme n’est plus du tout un animal
mais quand même
que les animaux sont furieux
et fous.

Lea NAGY

(Traduction et interprétation en français par Lea Kovács)


LOS FURIOSOS Y LOS LOCOS


ya no tenemos aire
la presión es demasiado grande
te digo que lo hagas
de nuevo
conduce más rápido
pásalo
un vacuum
espacio vacío
apenas sentimos la punta de nuestros dedos
sólo el entumecimiento en nuestros labios
corremos furiosos
como tontos entumecidos
el silbido furioso del teléfono
como el dolor de una máquina chillona
resonancias distantes en el oído
el sabor de la sangre
recuerdo de un piano y de una cabina sofocante
la sangre sobre las sabanas
que va circulando entre las hojas que caen de los árboles
nuestro nivel de serotonina va en la misma dirección
que lo que está en ti
incluyendo tu piel ni siquiera me interpela
sin embargo, es sólo a través de esto cuando te exploro
que sientes que al mismo tiempo existe Dios
y no existe
que el hombre ya no es un animal
pero igual
que los animales están furiosos
y locos

Lea NAGY

(Poemas traducidos por español por Maggy De Coster)



ZONGORA


A nappalidban volt egy
csontszínű zongora.
Ha unatkoztunk lenyomtunk
egy billentyűt.
Dúdoltunk is mellé.
Emlékszel?
Tudod, csak hogy
valami megtöltse budai
bérlakásod,
dohos csendjét.
Akkor még mindketten
szépek voltunk.
Ősz volt.
Egyre kevesebbet
láttalak.
Nem tudtam aludni.
Most sem.

Lea NAGY

LE PIANO


Dans ton salon il y avait
un piano couleur os.
Dans l’ennui nous appuyions
sur une touche.
Nous chantonnions en plus.
Tu te souviens?
Tu sais, juste pour que
quelque chose remplisse ton
appartement loué à Buda,
recouvre son silence moisi.
À l’époque nous étions
encore beaux tous les deux.
C’était l’automne.
Je te voyais de moins
en moins.
Je n’arrivais pas à dormir.
Maintenant non plus.

Lea NAGY

EL PIANO


En tu salón había
un piano color hueso.
En el aburrimiento apretábamos
en una tecla.
Estábamos cantando un poco.
¿Te acuerdas?
Ya sabes, sólo para que
algo llene tu
apartamento alquilado en Buda,
recupere su mohoso silencio.
En ese momento
todavía éramos ambos hermosos.
Era en otoño.
Te veía menos
y menos.
No podía dormir.
Ahora tampoco.

Lea NAGY

(Traduction et interprétation en français par Lea Kovács) / (Poemas traducidos por español por Maggy De Coster)


Lea NAGY est une poétesse hongroise née en 2000 à Budapest.
Elle a publié deux recueils "Kõhullás" et "Légörvény" aux Editions Napkút à Budapest.
Elle a été lauréate du prix du meilleur "jeune poète hongrois" en 2018.
Un troisième recueil est en cours de préparation en hongrois ainsi qu'un premier recueil en langue française aux Editions du Cygne à Paris.
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Poèmes publiés sur le site internet lemanoirdespoetes.fr