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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Hélène LAUGIER


Mon île au soleil


Mon île au soleil
Est sise dans l'irréel,
Un paradis perdu,
Exotique, éperdu,
Cerné d'un océan
Bruissant et lancinant,
Au doux reflet de soie
Léchant le sable blond
De sa langue d'argent ;
Mer au ciel confondue
Bercée de chansons,
Surgie de l'illusion.

Mon île au soleil
Est un «sourire aux lèvres»,
Un long baiser de fièvre ;
Sa robe couleur du temps
Est semée d'hibiscus
Où s'agite le vent,
Fille vahiné,
Aux longs cheveux de jais
S'épanchant sur la grève
Et souriant sans trêve.

Mon île au soleil
Est un jardin de miel
Peuplé d'imaginaire,
Une aura de lumière
Ombragée d'essentiel.

Mon île au soleil
Est sublime tendresse,
Sourire, à la caresse
Frissonnante d'un zéphyr,
D'un inavoué désir,
Un soupir d'aise,
Une délivrance :
Communion connivence.
Ile fée au goût fruité
De la passion,
Attention,
Mon île au soleil
Se rit des soucis,
Retient la nuit
Aux fantômes resurgis,
Enjambe l'infini,
Et mon âme s'envole
Rejoindre les étoiles
En des feux de Bengale,
Mon île au soleil renaît au matin.

Hélène LAUGIER


Inventaire du Bonheur


Apprivoise les petits bonheurs
Et savoure-les sur l'heure,
Croque la vie à belles dents
Sans préjugés, comme un enfant.
Jardine gentiment
Un petit coin de poésie ;
Mêles-y un grain de fantaisie.
Ne pas omettre
Les semis de tendresse,
Un peu d'humour,
Beaucoup d'amour,
Le beau sourire de l'amitié,
Et les éclats de rire,
Oui des éclats de rire,
Oui des éclats de rire… !
Pour finir,
Une moisson de souvenirs
A engranger pour l'avenir.

Hélène LAUGIER



Absence


Je vis loin de la terre ,
je préfère me murer
derrière mes absences,
en ma sauvage indifférence,
dans un silence,
récolte d'or
échappé des déserts.

Je ne dors plus sur terre,
je préfère rêvasser
en la douceur feutrée
des nuits d'encre,
éclairée du néon
pâlichon de la une,
à l'ombre d'étoiles filantes,
clignotante évanescence,
fugitive incandescence,
sur la toile infinie
d'un peintre de la nuit.

Je ne ris plus sur terre,
je préfère me fondre
au sourire des madones,
dans le charme discret
des églises, calme asile…

Je ne pleure plus sur terre,
j'ai entassé mes larmes
en un coin de ciel gris,
et elles coulent en pluie,
pleureuses à vie,
en chanson-cris,
exérèse chagrin…

Hélène LAUGIER
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