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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Elisabeth de COURTIVRON

Le moulin


Depuis plus de mille ans ondoient les formes pâles
Qui recherchent la nuit. Tournoyant sur les pales
Les remous de ces eaux s’élancent en geysers,
Venant désagréger les caillots de misères.
C’était depuis le pont, du plus profond des âges
Que chantait la cascade en un remue-ménage
Coulant vers la rivière aux noires alluvions.
Dans le silence hurle un passage d’avion.
L’envergure de ses ailes signe un moulinet d’eau.
Je frémis chaque fois, d’un mouvement du dos.

Elizabeth de Courtivron
Paris, au Café du Pont Neuf, le jeudi 27 04 2023
Impromptu aux Ricochets Poétiques


L'instant poésie


Comme une moule accrochée
Au petit rocher,
Je viens m'arrimer
À ma liberté.

Une feuille de papier,
Un crayon très bien taillé,
Et voilà que fuse au ciel
Un moment si … déli.. ciel !

Comme une moule accrochée
Au petit rocher,
Je viens m'arrimer
À ma liberté.

Elizabeth de Courtivron
Paris, le 01 04 2023
Sur la liberté, thème des Ricochets de mars


CARNAVALENFETE


Chante, chante la vie aux détours du chemin.
Attache-toi à voir ce qui construit demain.
Ravive en toi la flamme au tréfonds de ton âme.
Ne fais qu'au grand jamais quelque chose t'entame.
Accepter de s'ouvrir au renouveau des jours.
Vouloir qu'à chaque instant amour rime toujours
Avec; que chacun soit en toute bienveillance
Le voisin qui te choie dans un élan de danse

Enthousiaste. Enfin cueillir les fleurs de vie.
N'allez-vous pas ainsi accéder à l'envie

Furieuse de vivre emportés par l'écho
Entêtant des choses si essentielles
Tournées vers le ciel bleu comme en kyrielles ?
En fête au carnaval, viens chanter les mots.

Elizabeth de Courtivron
Paris, au Café du Pont Neuf, le 26 01 2023
Impromptu aux Ricochets poétiques


Impromptu acrostiche


J'aime passionnément, un peu, beaucoup. J'aime
Aux Ricochets venir, chaque mois en partage
Impatiente alors en fin d'après-midi
Malgré tous les obstacles, de savoir en sortir.
Ensemble vite allons au Café du Pont Neuf !

Elizabeth de Courtivron
Impromptu au Café du Pont Neuf,
Thème : l'amour
Le jeudi 29 septembre 2022


La vache et la lune


La vache au pré paissait, goulue résolument.
Les sabots résonnaient sur la terre en tapant.
La cloche à son cou tinte attirant le regard.
Un jour, levant les yeux, elle croisa ceux de Paul.
L'enfant lui dit alors : - Tourne-toi vers la lune.
Voilà que l'animal étonné reste coi.
Soulevant les naseaux, il lui dit : - Oui, mais … quoi ?
Or un nuage passe oblitérant la lune.
Depuis lors, l'enfant dit : - La lune a peur des vaches !

Elizabeth de Courtivron
Paris le 30 juin 2022, au Café du Pont Neuf
Impromptu aux Ricochets Poétiques
Extrait Prix SPF 2022 Recueil Les animaux


Terre !


Terre ! Enfin quand pourrai-je poser un pied sur toi ?
Je te cherche aujourd’hui mais ne te trouve pas.
Suis-je trop dans la lune : au loin t’apercevoir ?
Chante auprès de mon cœur pour que je te repère !

C’est peut être en mon âme que je dois te chérir.
Et c’est en ma mémoire que restera la terre
Des souvenirs vivaces et des moments heureux.
Transcender le passé en le faisant revivre,

Voilà bien un bouquet qui fleurit au printemps,
Qui saura laisser trace avec un sceau plus fort,
Pour en donner la marque, pour en donner le sens.

- Où aller ? - Mais en toi ! En toi est cette terre
Inaltérable au temps, au fond de tes entrailles.
Garde-la ! C’est le bien le plus précieux qui soit.

Elizabeth de Courtivron


Complainte de la palette


Que pense la palette à ces coups de pinceaux ?
- Encore un coup de bleu ! Et puis voilà du rouge !
Je deviens toute verte ! Au secours, au secours !
Le pinceau vient, s’étale en épaisses couleurs.

Une touche de jaune et blême, je palis.
Les filaments de soie me collent à la peau.
Je me sens étriquée, esclave des envies
Du peintre qui s’étale, en remet une couche.

Sans moi pourtant rien, aucun tableau n’aurait
Ces mélanges subtils, ces tracés colorés,
Ces plaisirs des yeux, ces beaux enchantements

Ces élans vers la vie, ces clairs-obscurs étranges
Ces portraits vraisemblants ; paysages de rêves
Plus vrais peut être encor’ que la réalité.

Elizabeth de Courtivron
Impromptu aux Ricochets Poétiques
Le 31 03 2022 au Café du Pont Neuf.


Le doigt de la main


Sauras-tu prendre enfin la main qui t’es tendue;
Et reconnaître alors que tu es attendue ?
Avance en l’avenir. Mets ta main dans la main,
Sans remettre à plus tard. Sache croire à demain.

Comme de Michel Ange au plafond de Sixtine,
Ne viens pas détacher ton œil et sa rétine.
Étends le bras au ciel, sois de l’ange le doigt.
Accroche-toi à lui. Par ces gestes … ondoie.

Que le cœur sur la main la garde enfin ouverte,
Et que sa large paume nous soit toujours offerte.
C’est ainsi que le lien demeuré si puissant

A traversé le temps pour donner sa confiance,
Chaque jour différent, bien marqué de son sang,
Étreinte indélébile attachée comme une anse.

Elizabeth de Courtivron
Impromptu aux Ricochets poétiques le 28 04 2022


Murmures des eaux


Entends-tu les rumeurs qui viennent du fleuve ?
À la crête de l’onde au niveau des remous
Qui suintent des nœuds attachés entre nous
Dribblent des bulles d’eau comme autant qu’il en pleuve.

Écoute-les encore… Quand feras-tu peau neuve ?
Dévoile tes secrets en caramels si mous.
Malgré l’orage au loin qui me met à genoux,
Ce sont de forts moments qui chaque fois m’émeuvent.

Sous le trouble en bouillon quand je franchis les ponts,
Tu vas m’accompagner : je le sais, tu réponds.
C’est ainsi que jamais, jamais je ne me lasse

De notre connivence en dialogue incessant,
Des mouvements des flots, du bateau qui les trace.
C’est l’énergie intime au ressort si puissant.

Elizabeth de Courtivron



Un coin de paradis


Une part de gâteau, comme un morceau de ciel
Mangée à pleines dents, quel qu’en soit le dosage
Constitue un présent auquel rendre un hommage
Car c’est la nourriture ancrée sur l’essentiel.

Loin de tes lourds soucis d’abord existentiels
Savoir suivre une étoile en souvenir du mage.
Ne me revient plus exactement l’adage
Qui en appelle aux cieux. Ce n’est pas démentiel.

Garder les yeux rivés vers la voûte céleste.
Je sais me réjouir des maux qu’elle déleste,
A la contemplation de toutes ses couleurs

Qui s égrènent du bleu aux teintes azurées
Et déploient la palette au gré de leurs humeurs
La nuit ou bien le jour, parfois démesurées.

Elizabeth de Courtivron

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