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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Celia VÁZQUEZ


Las aristas de su cuerpo


Sabía agradar cuando quería,
como siempre que la deseaba.
Era una mezcla sutil de aromas:
Aliento de albahaca y limón;
piel, jabón de alba soleada.

Mas, un día, tras el hastío, el trueno inundó el cielo.
Cuando el amor se oxida, corroe la voluntad,
bordada con los nombres de los dos.
Destiñe la urdimbre de pasión
y rechaza los latidos del corazón.

Hoy, Ana llena su noche de vacío lamento,
de caricias muertas, de resentimientos tardíos,
de mudos gritos, de perdones otorgados.
Ya no se entrega sin lucha.
El día a día aniquila el sentimiento.
Anida la rutina en la casa vacía.
El amor entra, sale, desayuna, lee el diario,
pero se olvida de los besos,
de la soledad y la entrega.
Ella no es más que el pálido reflejo de un amor
alojado en el vacío.

La vida se le vuelve añoranza de la muerte.
El mar del sentimiento se relaja,
se pudre en la intensa tierra
desgastada por la monotonía
de lo eternamente igual.
Una herencia decadente la unió a él.
Una rígida educación la hizo su esclava,
ente pasivo, anodino y dormido,
sometido a un destino injusto

Ana se asoma a la ventana
masticando la perfidia del amor.
La vista perdida en la distancia.
Ana tamborilea en los cristales la traición,
suena en la radio un ritmo de lluvia y llanto,
un compás de marcha fúnebre.

La clara noche descuelga sus estrellas infinitas.
Ana hoy ocupa las noticias del alba,
nunca más sentirá melancolía.
Un golpe seco borraba las aristas de su cuerpo
cuando mezclaba sabores atareada en su cocina.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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Les limites de son corps


Elle savait plaire quand elle voulait,
comme toujours quand il la désirait.
C'était un subtil mélange d'arômes:
De basilic et de citron
de peau, de savon comme une aube ensoleillée.

Mais, un jour après l'ennui, le tonnerre envahit le ciel.
Quand l'amour rouille, corrode la volonté,
brodée avec les deux noms,
il démêle la chaîne de la passion
et ralentit le rythme cardiaque.

Aujourd'hui, Ana remplit sa nuit de plaintes vides,
de caresses mortes, de ressentiments tardifs,
de cris silencieux, de pardons accordés.
Elle se donne non sans peine.
Jour après jour, le sentiment s'effrite.
La routine s'installe dans la vacuité de la maison.
L'amour entre, sort, petit-déjeune, lit le journal,
mais oublie les baisers,
la solitude et le don de soi.
Il n'est que le pâle reflet d'un amour
logé dans le vide.

La vie devient une aspiration à la mort.
Elle se relaxe dans la mer du sentiment,
pourrit dans la terre intense
usée par l'immuable monotonie.
Un héritage décadent qui la lia à l'autre.
Esclave d'une éducation rigide,
elle est une entité passive, fade et éteinte,
soumise à un destin injuste.

Ana se montre à la fenêtre
en ruminant la perfidie de l'amour.
Le regard perdu dans le lointain,
elle tambourine sur les cristaux de la trahison,
à la radio la pluie et les pleurs battent la mesure,
un tempo de marche funèbre.

La nuit claire décroche ses innombrables étoiles.
Ana voit poindre aujourd'hui une nouvelle l'aube,
elle ne ressentira plus jamais de mélancolie.
Un coup sec effaçait les limites de son corps
quand elle s'affairait à mélanger les saveurs dans sa cuisine.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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Traduit de l'espagnol par Maggy De Coster



Mi abuelo


No le conocí, murió muy joven,
no tuve su cariño ni su abrazo.
Empañó de tristeza la infancia de mi padre y de su hermano,
huérfanos de amor y caricias paternas
desde muy temprano.

En casa no se habló de él
ni de la mutilada España,
envuelta en aires de rencor y doblegada.

Luchó mi abuelo contra sus hermanos de patria
porque unos generales vanos y arrogantes,
ansiosos de poder y de fáciles prebendas,
tiñeron España de sangre, odio y resentimiento
para salvarla de ella misma, de su profundo rencor
y dar marcha atrás a su historia y su destino.

Cara al sol se mataron inconscientes, ingenuos
pues nada ganaban con este cruel enfrentamiento.
¡Al sol!, las dos Españas heridas de Machado,
que helaron el corazón de muchos inocentes.

Cara al sol sintió mi abuelo el plomo del odio,
de la traición, del sinsentido.
Y quedó tendido cara al sol
junto a la tapia del olvido.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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Mon grand-père


Je ne l'ai pas connu, il est mort très jeune,
Je n'ai pas eu son affection ni ses embrassades.
L'enfance de mon père
et de son frère
fut de tristesse entachée
Très tôt orphelins d'amour et de caresses paternels.

À la maison, on ne parlait pas de lui
ni de l'Espagne mutilée,
soumise et plaintive.

Mon grand-père s'est battu contre ses compatriotes
et certains généraux vaniteux et arrogants.
Avides de pouvoir et de grasses prébendes,
ils entachèrent l'Espagne de sang, de haine et de ressentiment
pour la sauver d'elle-même, de sa profonde rancœur
et inverser son histoire et son destin.

Face au soleil ils se sont tués inconscients, ingénus
mais, ils n'ont rien gagné dans ce cruel affrontement.
Au soleil! les deux Espagne blessées de Machado,
qui glacèrent le cœur de nombreux innocents !

Face au soleil, mon grand-père sentit le plomb de la haine,
de la trahison, de l'absurdité.
Et il s'est étendu face au soleil
à côté du mur de l'oubli.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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Traduit de l'espagnol par Maggy De Coster



Distancia


Ahora estoy, amor, lejos de ti,
tan lejos que me cuesta extasiarme,
conseguir evocarte, traerte hasta mi misma.
Se me quiebra en las manos tu recuerdo más puro:
tu ser indefinible.

Lo accesorio lo tengo. El paisaje,
lo que te rodea y que de ti es parte:
la larga, desesperante, inmensa llanura.
El horizonte remoto, pura línea,
la pincelada azul del vibrante aire,
el sol, fulgente, duro e implacable;
el anchuroso espacio
que marca la distancia,
el quiebro áspero de la sombra cortada,
la inclemente cuchillada del sol.

Todo me acerca tu recuerdo en un instante:
los veranos calientes, las hirientes cales;
las casas chicas, humildes o nobles.
Llevo mi mente a todo lo que me inspira
y me permite evocarte:
A la plaza, al escudo y a la iglesia;
al tapial, a la grieta y al molino;
al árbol solitario, altivo y seco
que como tú me mira de soslayo;
al castillo en lo alto del otero,
sin sueños, sin gigantes,
sin vientos, sin anhelos.

A ti, sí, te tengo, aquí, clavado;
tu rostro, erial de suaves surcos,

marca el tiempo que nos amamos;
el horizonte remoto de tu cuerpo,
la pincelada azul de mis ojos,
el delineado de tus labios,
el sol fulgente de mi cabello
el anchuroso espacio de tu espalda…
la inclemente cuchillada de tu ausencia.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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La distance


Maintenant je suis, mon amour, loin de toi,
si loin qu'il m'est difficile d'être extatique,
de t'évoquer, te ramener vers moi.
Ton souvenir le plus pur se brise entre mes mains:
ton être indéfinissable.

J'ai l'accessoire. Le paysage,
ce qui t'entoure et ce qui fait partie de toi:
La longue plaine immense et désespérante.
L'horizon lointain, la ligne pure,
le coup de pinceau bleu de l'air vibrant,
le soleil, brillant, dur et implacable;
le vaste espace
qui marque la distance,
la rupture brutale du tranchant de l'ombre,
la lame incisive du soleil.

Tout en un instant me rappelle à ton bon souvenir:
étés chauds, chagrins blessants;
les petites maisons, humbles ou nobles.
tout ce qui m'inspire me revient à l'esprit
et me permet de t'évoquer :
la place, le blason et l'église,
le pisé, la fissure et le moulin
l'arbre solitaire, hautain et sec
qui comme toi me regardes de travers;
le château perché sur la colline,
sans rêves, sans géants,
sans vents, ni désirs.

Toi, oui, je t'ai, ici, cloué;
ton visage, hérissé de sillons doux,

marque le temps de nos amours;
l'horizon lointain de ton corps,
la peinture bleue de mes yeux,
le tracé de tes lèvres,
le soleil éclatant de mes cheveux
la largeur de ton dos ...
la lame tranchante de ton absence.

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A la sombra del tiempo


Ven a Belmonte y verás
que estás en el umbral de la historia
donde el alma se ensancha
con el horizonte sin final de su paisaje.

Podrás ver un refulgente atardecer
que radiará calor a tus recuerdos.
El sol comenzará a desangrarse en el cielo,
herido por la lanza de un horizonte lento.

Atardece suavemente en la Mancha,
las primeras luces centellean en el cielo
y sientes que no puede haber sensación
más intensa para tu alma de poeta.

Cuando camino por sus calles
los caserones abren sus ventanas
y su memoria me sale al paso.
Los blasones y escudos me hablan
de las hazañas pasadas.

Me cuentan las proezas de sus habitantes.
Y sus calles guardan el eco de las pisadas
de aquellos ilustres caballeros, humanistas,
teólogos, escritores de mente privilegiada.

Camino a la sombra del tiempo por Belmonte,
noble villa de señores, con castillo, colegiata,
palacios, ruinas y conventos.
Cada año que vuelvo
siento una gran emoción en el reencuentro.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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A l'ombre du temps


Viens à Belmonte et tu verras
que tu es au seuil de l'Histoire
où l'âme s'étend
à l'horizon infini de son paysage.

Tu verras un coucher de soleil révélateur
qui de chaleur irradiera tes souvenirs.
Le soleil se mettra à transfuser le ciel,
blessé par la lance d'un horizon lent.

Le crépuscule tombe doucement sur la Manche
les premières lumières scintillent dans le ciel
et tu sens qu'il ne peut pas y avoir de sensation
plus intense pour ton âme de poète.

Quand je marche à travers ses rues
les manoirs ouvrent leurs fenêtres
et leur mémoire se révèle à moi au passage.
Les blasons et les boucliers me parlent
des leurs exploits passés.

Ils me racontent les prouesses des habitants
et les rues gardent l'écho des pas
de ces illustres messieurs, humanistes
théologiens, écrivains à l'esprit privilégié.

Je marche à l'ombre du temps à Belmonte,
noble ville des Seigneurs, avec un château,
des collégiales, des palais, des ruines et des couvents.
chaque année quand j'y reviens
Je ressens une grande émotion dans les retrouvailles.

Celia VÁZQUEZ Poète Espagnole
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Traduit de l'espagnol par Maggy De Coster

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