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NOTRE SÉLECTION DE POÈMES : Denis EMORINE


1


Je suis toujours pressé de repartir
Même si c’est pour rien
Là où l’herbe a cessé de frémir.
Dans les villes en ruines
L'amour a refusé de frapper
A notre porte
Ici et là
Les hommes en noir
S’avancent au hasard vers
L’ Histoire en fuite
Je ne te rattraperai plus
Je suis sur l’autre rive
J’agite les bras vers le gris du ciel
Au loin
Un piano gémit encore
Pour une femme en exil
Qui ne l’entend pas
Je me suis trompé de direction
En longeant le fleuve immobile
Les larmes ont le goût de l’éternité
L’ éternité a le goût du mensonge
Les pas s’accrochent à la terre en feu


2


Détournons les yeux
Une bonne fois pour toutes
Au-delà de ces yeux clairs
Je cherche des bras et
Une voix qui n’ existent plus
Je suis arrivé de l’autre côté des mots
Par mégarde
Mais je ne voyais que toi
Je le jure.
L’horizon absorbe ton sourire
La terre est déserte
J’irai enterrer les mots de l’autre côté


3


J’ai cherché sur tes lèvres et dans tes yeux
Le goût de la vie.
Maintenant
L’ombre envahit
Même nos sentiments
Je voudrais effacer
Tous les pas que j’ai imprimés
Et
Les mots tracés
Sur cette terre.

Entre deux pays
Deux langues ou plus quelquefois
Il n’y a pas de place pour moi
J’abjure tous les livres
Même les miens
Un jour
Je retournerai la lame contre moi
Sans effort
Je la sentirai qui s’enfoncera dans mon ventre offert
La victoire sera là Au fond de mes entrailles


4


Chaque nuit
Un fantôme frappe à ma porte
Il vient de l’Est
Je le sais
Il porte le même nom que moi
Денис Еморин
Et me ressemble étrangement
Comme un faux-frère
Lorsqu'il s’approche de mon lit
Je feins d’être profondément endormi
Mais il entend mon cœur battre à
Coup redoublés
Je le sais
Derrière lui
On distingue un camp de prisonniers

Chaque nuit
Les barbelés m’emprisonnent
Entaillent profondément mon front et mes mains
Je voudrais chasser cet importun
Le tuer peut-être
Mais ce serait trop facile

Au petit matin
Lorsque je m’éveille la tête me brûle
Et les draps sont rouges


Denis EMORINE Poète français
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